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Journée nationale d'hommage - Guerre d'Algérie et combats du Maroc et de la Tunisie

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    L'année 2022 verra les célébrations du soixantième anniversaire de la signature des
Accords d'Evian mettant fin à ce qui n'était pas encore appelée "la guerre d'Algérie".
   
Cette guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie qui durèrent de 1952 à 1962

furent un terrible drame humain.
   Un drame pour les soldats de l'Armée Française qui  furent confrontés à une guerre à laquelle iles n'étaient pas préparés. Ils durent faire face à des conditions de combat très difficiles que ce soit en milieu urbain, dans les montagnes du Haut Atlas et Hoggar ou dans les plaines désertiques du centre de l'Algérie. Les combats furent d'une grande violence pour tous les protagonistes tantôt acteurs, tantôt victimes.

    Ce drame pour les appelés du contingent qui envoyés en Algérie pour participer à des opérations de maintien de l'ordre, furent confrontés à un guerre. Sur les 24 000 soldats qui périrent durant cette période, 1200 sont appélés du contingent. Beaucoup d'autres appelés rentreront traumatisés en France.
  Il en découlera  de cette période un profond malaise au sain des Armées ainsi qu'une important fracture entre la Nation et les Armées qui s'estompera qu'à la fin des années 1970.
 
Quelques rappels et bilan humain :

1954 à 1962 en Algérie, colonie française depuis 1830, divisée en départements depuis 1848. L'aboutissement est la reconnaissance de l'indépendance du territoire le 5 juillet 1962. 

BILAN Humain (d'après Wikipédia lien)


 Pour les pertes militaires françaises en Algérie, le Journal officiel du 4 août donne les chiffres suivants : Effectifs engagés : 1 419 125 militaires dont 317 545 d'active (22,4 %) et 1 101 585 appelés du contingent (77,6 %). Pertes totales : 23 196 morts et 60 188 blessés dont :

- militaires d'active : 11 283 morts, soit 48,6 % du total des morts ;
- appelés du contingent : 11 913 morts, soit 51,4 % du total des morts.

- Parmi ces 23 196 militaires français morts, on dénombre environ 5 000 « Français musulmans »
 morts avant le cessez-le-feu du 19 mars 1962, dont les deux tiers étaient des appelés du contingent.

- Pour les civils français, le total est de 2 788 tués. Il faut y ajouter, après le cessez-le-feu, 3018 enlèvements dont 1282 retrouvés (déclaration de Broglie du 24 novembre 1964, confirmée par lettre Santini du 9 novembre 1994),  chiffres proches de ceux de Pervillé qui évoque 2 000 tués sur 3 000 enlevés.

 Un million de Français a quitté l'Algérie en quelques mois. Près de 400 000 personnes émigrent en mai et juin, juste avant l'indépendance de l'Algérie. Le mouvement se poursuit dans les mois qui suivent à raison de 60 000 personnes environ entre juillet et décembre.

 Entre 15 000 et 150 000 harkis (*) auraient été massacrés par le FLN. Il en est revenu 4500, parce que la marine (
DBFM) présente cette particularité exceptionnelle d'avoir des bateaux pour transporter et des traditions à respecter. Autres massacres, notamment à Oran ICI.


DBFM


(*)
association harkis ici

Cinquantième anniversaire du repli des Harkis de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins -D.B.F.M.-
23 juin 2012 - Largentière – Ardèche
:

 Vidéo Hommage aux Harkis et à la DBFM  ou  encore ICI .

 Photos, ci-après, cérémonie puis, repas des anciens de la DBFM accès  ICI
et autres photos de cette journée
 
argentiere_harkis_DBFM.jpg

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Voir aussi photos
Journée des Harkis à Largentière : cérémonie du 21 juin 2014, suivie d'agapes autour d'un méchoui
- Autres photos  2012 - autres liens : ici document (pdf) ou bien ici



Voir aussi, le rapport 2021 :
LES QUESTIONS MÉMORIELLES PORTANT SUR LA COLONISATION ET LA GUERRE D’ALGÉRIE avec  le rapport B. Stora (Lien ICI) et  Les critiques et la pétition des associations de harkis. Lire aussi l'analyse, de Khader Moulfi, relative au rapport ICI de Benjamin Stora : Spécialiste "reconnu" de la "guerre" d'Algérie ainsi que l'article du Monde ICI

Interview d'André AUSSIGNAC, cet ancien soldat français en Algérie, évoque son arrestation par le FLN et les conditions de sa détention qu'il a partagée avec une soixantaine de détenus, en juillet 1962
 lien ICI . Son témoignage alterne avec des images d'archives (INA)


De même, on voit jourd'hui que la peur régne chez nous (article ICI)

Les Harkis, ces oubliés de l’Histoire
d'après l'article de José CASTANO  1O ctobre 2016

Héros pour les uns, traîtres pour les autres, l’histoire des harkis est mal connue des Français. Dans le langage courant, on désigne aujourd’hui sous le nom de harkis toutes les catégories de supplétifs de la guerre d’Algérie : harkis, moghaznis, Groupes Mobiles de Sécurité, Groupes d’autodéfense, unités territoriales et auxiliaires de la gendarmerie, à l’exclusion des appelés et des militaires sous contrat.

C’est en janvier 1955 que, pour les besoins de guerre d’Algérie, virent le jour les premières unités musulmanes.

A partir de 1957, las de la tyrannie du FLN qui multiplie les sévices à l’encontre des populations autochtones du bled : enlèvements, rançons, égorgements, razzias sur les douars, sévices multiples et raffinés, les habitants vont se soulever et rejoindre en masse l’armée française.

En décembre 1958, à l’initiative du général Challe, le nombre des harkis passera de 28 000 à 60 000. Ils formeront d’efficaces groupes de combat œuvrant au plus près des soldats d’élite, paras, légionnaires et commandos.

En 1959, 6 000 d’entre eux seront affectés dans les Commandos de Chasse créés dans chaque Secteur pour éliminer les rebelles qui ont échappé aux opérations du Plan Challe. Par ailleurs, 2000 douars représentant 55 000 hommes armés, seront placés en autodéfense, soit un total de 223 000 soldats autochtones qui combattront sous l’uniforme français avec une efficacité et une ardeur reconnues de tous…

Fin 1958, la guerre est pratiquement terminée sur le terrain. Le FLN, exsangue, ne se maintient plus que par ses attentats sournois et barbares. R. MADAOUI, alors officier de l’Armée de Libération Nationale (ALN), rejoindra, comme sous-lieutenant, une unité régulière de l’armée française dans l’Ouarsenis puis, plus tard, les rangs de l’OAS. Il écrira :

« L’espoir est si grand que la Wilaya IV (la sienne) pavoise aux couleurs de la France, que les rebelles cessent les attentats et déposent leurs armes devant les mairies ». Ainsi, les fellaghas, eux-mêmes, sûrs de leur impuissance, brandissent des drapeaux français dans leurs repaires…

L’ex-officier de l’ALN, Ali BOUZIANE, qui rejoindra les harkis du fameux « Commando Georges », unité créée par le Colonel BIGEARD, écrira sur ce point : « La population, qui était notre raison de combattre et notre soutien, nous abandonne. J’ai confiance en De Gaulle, et mes frères dans le maquis aussi. Nous avons été trompés, et l’Algérie heureuse, nous la ferons avec lui ».

De Gaulle, désormais installé à l’Elysée, reçoit le Bachaga BOUALAM qui lui dit : « Mon général, donnez-moi 500 000 harkis, et vous pouvez renvoyer tous les appelés chez eux ; je vous garde l’Algérie à la France. » De Gaulle ne répondra mot et, contre toute attente, se prononcera pour l’intégration, solution utopique à laquelle ni les Musulmans, ni les Européens, ni les militaires, ne croient.

Le 19 janvier 1960, recevant exceptionnellement les élus d’Algérie, de Gaulle les sidéra en déclarant avec une certaine hauteur : « L’intégration est une connerie, d’ailleurs, l’armée ne fait que des conneries ! » Et, toisant insolemment le député musulman M’hamed Laradji, il ajouta avec un mépris glacial : « Les Musulmans ne seront jamais des Français ! ».

Laradji qui eut dix membres de sa famille assassinés par le FLN soutint le cynisme de de Gaulle en insistant sur le fait que la politique menée par le Chef de l’Etat allait faire souffrir les Algériens pro-français… ce à quoi, la « grandeur gaullienne » répondit sèchement : « Eh bien, vous souffrirez ! ».

Le 10 juin 1960, le colonel de l’ALN, SI SALAH, chef de la wilaya IV (Algérois),  décide de faire un putsch contre le GPRA et, reçu avec ses adjoints, les commandants Si Mohamed et Lakhdar à l’Elysée par De Gaulle, ils lui annoncent la reddition dans un premier temps des trois quarts des combattants de l’ALN. Mais De Gaulle, ne voulant déjà plus entendre parler de l’Algérie française, leur opposera une fin de non recevoir et ses services, par la voix d’Edmond Michelet, informeront le Ministre des Affaires extérieures du GPRA, Krim Belkacem, de cette proposition de reddition. Commencera alors une purge sanglante au sein de leurs partisans qui ne connaîtront aucune clémence de la part des « frères » installés en Tunisie. Le secret de cette entrevue avec le Maître de l’Elysée devant être rigoureusement gardé, tout sera mis en œuvre pour éliminer définitivement les derniers témoins et Si Salah et Si Mohamed seront tués par les troupes françaises dans des conditions plus que curieuses…

Dès lors, cette affaire qui se présentait comme une immense occasion pour apporter une paix française à la guerre d’Algérie, se terminera dans le sang et demeurera la grande énigme de ce conflit.

Après l’échec du putsch d’avril 1961, les harkis, soucieux, désemparés et amers, répèteront inlassablement à leurs chefs : « Il fallait déclarer la mobilisation générale en Algérie, faire une levée en masse de harkis, renvoyer tous les appelés chez eux, et on avait le monde entier avec nous. »

Mai 1961, nouvelle décision désastreuse du général président qui atterrera les Musulmans fidèles à la France : La trêve unilatérale accompagnée de la libération de 6000 fellaghas. Dès lors, l’ALN exsangue, forte de ces renforts successifs, va se reconstituer et reprendre de plus belle ses actions meurtrières sans réelle opposition des troupes françaises, privées par ailleurs d’une partie de leurs unités d’élite dissoutes au lendemain de l’échec du putsch. A partir de ce moment, les supplétifs comprendront que, pour eux, c’est la fin… et les premières désertions verront le jour. (Cf. Massacre d'Européens et Harkis)

Cependant, avec une inconscience révoltante, les déclarations officielles continuaient de pleuvoir. Dans une homélie fracassante, le général Gambiez s’écriait à l’adresse des harkis : «Vous avez mené le bon combat. Soyez sans crainte, la France ne vous abandonnera pas ! » Et dans une déclaration aux cadres, Pierre Messmer, le ministre des armées, affirmait avec solennité : « Pour rassurer ceux qui combattent et se sont engagés à nos côtés, nous devons leur répéter la volonté de la France de n’abandonner aucun de ses enfants. »… Cela s’adressait aux Musulmans servant sous l’uniforme français.

Pourtant le dégagement militaire avait commencé depuis le mois de juin 1961 par le rapatriement de deux premières divisions et l’évacuation de 1000 postes de protection de la population du bled. Mais afin de rassurer les consciences, on continuait d’assurer avec une apparente conviction qu’en aucun cas la population civile n’aurait à souffrir de ces mesures ou à voir sa sécurité diminuer…        

Quel leurre !... Pauvres Musulmans ! Vous avez accepté de servir dans les groupes d’autodéfense ou les unités combattantes, vous êtes devenus des harkis, c’est-à-dire, soldats de la France : vous serez égorgés, tués à la hache, ébouillantés, coupés en morceaux ; vous aurez les yeux crevés, les mains coupées, vous serez traînés dans les rues sous les huées d’une foule déchaînée et vous périrez après d’horribles tortures !

Ah ! Quelle déchéance et quelle souffrance de mourir ainsi en sachant combien cette France qu’ils avaient tant aimée était veule, combien elle était lâche devant la fourberie, la trahison et le despotisme…

Ce fut l’un des grands mensonges de ce drame algérien qui en avait vu tant, mais d’autant plus odieux qu’il couvrait l’abandon et la mort d’innombrables Musulmans livrés à la vengeance du FLN.

Mais qui aurait pu penser, en Métropole, que depuis sept ans des soldats Musulmans pourchassaient sans répit les fellaghas, que depuis sept ans ils mouraient pour la France et l’Algérie française… et que depuis des mois on cherchait à faire oublier – comme jadis en Indochine- leur existence ?

Mais comment cacher qu’en nombre croissant, ces Musulmans fidèles rejoignaient les combattants de la cause française… c'est-à-dire, l’OAS ?

Si les sphères dirigeantes ne savaient plus comment cacher cette nouvelle situation, le GPRA n’ignorait pas qu’il ne pourrait leur imposer son autorité que si auparavant, l’armée française les avait désarmés.

Du coup, l’Elysée prit peur. Il fallait à tout prix désarmer ces hommes trop zélés qui s’imaginaient encore pouvoir rester français… 

Et ce fut, alors, l’ignoble campagne de désarmement, la conclusion du pacte tacite entre le Pouvoir et le FLN…

            Après avoir évacué les postes militaires du bled et les avoir remis, intacts, aux ennemis d’hier, la troupe reçut  l’ordre de désarmer les autodéfenses. Pour ces pauvres gens qui avaient eu confiance en la parole de la France et en ses officiers, la restitution des armes signifiait la mort à plus ou moins brève échéance…

 Sans doute, que les militaires avaient reçu des ordres stricts. Sans doute, ils se devaient d’obéir à ces ordres. Mais le serment de jadis de conserver l’Algérie à la France et de protéger cette population n’avait-il pas été également prononcé ?

Le vieil honneur qui vous lie à une parole est-il une chaîne dont il est loisible de couper les anneaux ? La vie est bien longue à celui que trouble le remords…

Dès lors, désarmés, livrés sans défense à la vindicte du vainqueur, le génocide des harkis commençait…

Et dans toute l’Algérie on fusilla après avoir torturé, on mura dans des bâtisses de pierres, on enterra vivants, on brûla sur des bûchers, on flagella, on égorgea, on roua de coups des victimes enfermées dans des sacs, membres liés.

Dans le Nord-Constantinois, des femmes tuèrent même des captifs à coups de dents !…

Dans le bled où le drapeau vert et blanc remplaçait désormais le tricolore, les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions militaires français et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

Et l’horreur de la situation devint telle que le Lieutenant de Vaisseau Cucherat rejoignit les rangs de l’OAS et résuma dans un cri d’indignation à l’adresse des officiers français toute cette tragédie :

« Il n’y a pas en ce monde d’expiation qui puisse ressusciter les harkis ébouillantés, effacer les mutilations des suppliciés… réparer le suicide des pères désespérés, ou guérir les vieillards conduits à la folie par votre traîtrise et votre lâcheté. Il n’y a pas de drogue qui puisse endormir en vous cette honte et ce remords qui vous empêcheront de plus regarder jamais dans les yeux, à supposer qu’ils vivent encore, le chef de votre ancienne harka, ou le maire de votre regroupement, et tous ceux qui avaient cru en votre parole, s’étaient engagés derrière vous et à qui vous avez menti… »

                                                       
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