Retour au menu général (cliquez) A Savoir : commémorations et lieux de Mémoire 2016_72e_anniversaire_de la libération de Sauzet
Fichier au format PDF de la commémoration (cliquez ici) Photo de l'ARM 26 - plus de photos ici Compte rendu du Président du comité drômois sur le site de la Légion d'Honneur de Montélimar |
Louis
LAURENT, agriculteur à Venterol, ancien maire
de ce village, pensionné de guerre, se souvient ...
Après le 6 juin 1944, eu lieu une petite mobilisation dans notre région.Tous les jeunes de Venterol (des classes 1940 à 1944) rejoignirent les unités de la Résistance. Âgé alors de 20 ans, je fus enrôlé dans la compagnie Matout Cette com- pagnie, la 13e, du 4e Bataillon AS, fut par la suite commandée par le lieutenant Didio. Après le 15 août, nous nous trouvâmes dans la vallée de la Drôme, mais je ne participai pas au combat de Grâne où notre compagnie fut engagée (le 17, NDLR). Nous fîmes ensuite mouvement vers Montélimar et à Sauzet, nous accueillîmes avec joie les Américains. Dans la nuit de 22 au 23 août (NDLR), nous étions postés quelques camarades et moi, avec une mitrailleuse, à la sortie SO de ce village, sur la route de Saint-Marcel-les-Sauzet, de façon à arrêter une attaque éventuelle venant de Montélimar. A côté de nous, se trouvait un tank américain (abandonné par ses occupants). Vers les 2 heures du matin, nous fûmes attaqués par derrière par les Allemands (1) qui venaient de la forêt de Marsanne où ils s'étaient sans doute dissimulés dans la journée. Il y avait un convoi de véhicules précédés de fantassins que, dans un premier temps, nous confondîmes avec les Américains. L'effet de surprise jouant, l'ennemi put nous mitrailler à bout portant. Je fis un brusque mouvement sur le côté qui me sauva la vie, mais à mes côtés Louis Long de Venterol, Félix Pommier et Elie Gigondan de St Pantaléon furent tués. Le tank américain que ses occupants avaient abandonné (NDLR) fut incendié (les tankistes ont été tués). Tandis que le convoi ennemi passait, je fis le mort sur le bas côté de la route. Peu de temps après son passage, quelques soldats allemands revinrent pour délester, mes malheureux camarades et moi, de nos montres et portefeuilles. Je me souviens qu'ils parlaient à voix basse au cours de leur sinistre besogne. Au début du jour, j'ai pu me lever malgré les blessures que m'avait fait une rafale de mitraillette (à la face, à l'épaule et à la main droite). Je fus conduit dans un premier temps à un hôpital militaire américain, puis transporté à l'Hôpital de Crest, enfin à celui de Die alors plus en sécurité. Finalement, c'est à Lyon que je reçus les derniers soins que nécessitait ma blessure au visage. (1) Les Allemands du 15ème régiment de chars commandés par le Major Weik (il sera tué à Sauzet), en provenant du Pont vert (D74), se sont infiltrés dans le village, puis se sont retirés vers Montélimar. Un autre Venterolais, Paul ROMAN, fut mortellement blessé au cours de l'attaque allemande.Voir aussi l'exposée de Pierre Balliot |