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Les
témoignages que nous venons
d’écouter concernent particulièrement
le combat de nuit du 23 août, les effets des tirs d’artillerie
sur et le village et, enfin, l’intensité
particulière de ceux-ci à partir de la soirée du 27 août. Nous allons
examiner successivement chacun de ces événements.
Mais, dans un
premier temps, il
est utile de rappeler deux aspects de la
géographie militaire de Sauzet, village perché au nord du Roubion,
offrant pour les Américains des vues jusqu’au Jabron et au-delà
pour des observateurs d’artillerie équipés d’optique à fort
grossissement. Inversement, le château est un belvédère de choix
pour les Allemands cherchant à observer ce qui se passe vers La
Laupie et, au-delà de Gaveline, vers Les Mongis sur la route
conduisant à Condillac. Sauzet est un important carrefour qui
commande plusieurs accès à la RN7 vers L’Homme d’Armes, par
St-Marcel-les-Sauzet, et vers La Coucourde, par la combe de Savasse
empruntée aujourd’hui par l’autoroute. De Sauzet, les routes 6
et 105 conduisent respectivement vers la plaine des Andrans pour
gagner Puy-Saint-Martin puis Crest et vers Marsanne pour contrôler
la forêt de Marsanne en poursuivant jusqu’à Grâne. Observatoire
de qualité, carrefour important, Sauzet est donc un objectif très
disputé à atteindre et à tenir pour les Américains de la 36ème
division d’infanterie
états-unienne et les Allemands de la 19ème
armée allemande et ici
Pour
comprendre ce qui s’est passé à Sauzet en deuxième partie de la
nuit du 22 au 23 août, il est indispensable d’apprécier la
situation dans la zone agrandie délimitée par La Coucourde,
Puy-Saint-Martin, La Bégude-de-Mazenc et Châteauneuf-du-Rhône.
Les
Américains du capitaine Wood, de la Task
Force Butler, sont arrivés la veille venant de Crest par
Puy-Saint-Martin et la plaine des Andrans. Avec leurs jeeps, leur
autos mitrailleuses M8 et leurs tanks M3 Stuart, ils ont poussé
leurs reconnaissances jusqu’au pont Eiffel de Montélimar semant au
passage la panique chez les jeunes recrues allemandes à la
Chapellerie (après l'hôpital). Au soir du mardi 22 août, un peloton de Wood reçoit la
mission de gagner Sauzet pour en contrôler les accès. Les cavaliers
sont fatigués ; ils comptent sur les FFI des 13ème
et 14ème
compagnies du 4ème
Bataillon AS pour assurer leur sûreté. De plus Wood sait
qu’il n’existe pas de réelle menace au sud et qu’il est
couvert face à la RN 7. En effet, depuis la fin de l’après-midi,
le lieutenant-colonel Critchtfield commandant le 2èmebataillon
du 141ème régiment d’infanterie états-unien
a atteint le sud de Savasse et a pris contact avec les FFI du
commandant Bernard qui songe depuis deux jours à
attaquer Montélimar. Les deux chefs s’accordent : l’attaque sera
déclenchée le lendemain.
La
retraite de la 19ème armée allemande est couverte face à
l’Est par la 11ème
Panzerdivision redoutable division fantôme dont une
reconnaissance vient de se heurter aux Américains et aux FFI à
hauteur de Puy-Saint-Martin. Les Allemands contrôlent la route
Montélimar – Dieulefit jusqu’à La Bâtie-Rolland et les accès
au Roubion par Saint-Gervais et le Pont Vert.
Ils
sont à la Coucourde avec un fort détachement de près de 2000
hommes et les avant-gardes des régiments blindés commencent à
arriver à hauteur de Montélimar. Parmi celles-ci le 1er
bataillon du 15ème régiment de chars commandé par le
Major Weike qui sera tué à Sauzet.
Que
se passe-t-il donc à partir de 2 h du matin le 23 août Les
Américains et les FFI ne sont pas suffisamment sur leurs gardes. À
la 13eme, le combat du pont de Grâne,
les patrouilles
incessantes depuis la base arrière de Rouveyre et les déplacements
à pied entre Livron et Savasse puis vers Sauzet ont laissé des
traces indéniables de fatigue : une section va dormir dans l’écurie
de la famille Sibourg-Roux. Les FFI de la 14ème
sont eux aussi sur la brèche depuis le 17 août : ils
réussissent un joli coup de main le 19 août sur la RN 7 (450
véhicules ennemis bloqués pendant une heure et demie sans perte
pour la compagnie) et le renouvellent le lendemain semant la
confusion dans les colonnes de camions, le 21 août ils occupent
Savasse où le caporal Bompart est tué pendant la nuit. Nombreux
sont ceux qui ont déjà reçu le baptême du feu lors
d’affrontements avec un ennemi en mouvement et légèrement armé.
Mais, jusque-là, aucun ne s’est trouvé nez à nez avec un
véhicule blindé tirant à la mitrailleuse. Ce soir là, à Sauzet,
ils sont confiants : les tanks états-uniens sont avec eux,
embossés et prêts à tirer (**). GI et FFI s’accordent donc une
confiance réciproque qui incite à baisser la garde.
En
face il en va autrement. Les Allemands du Major Weick sont des
guerriers rompus depuis des années aux attaques nocturnes lancées
sur le front de l'Est. Et ils ont montré en Périgord qu’ils
savent surprendre les maquis. Progressant par le Pont
Vert, ils s’infiltrent dans Sauzet, surprennent le dispositif
allié, le mitraillent à bout portant et se retirent vers Montélimar
pour préparer une attaque qui sera déclenchée en même temps que
celle conjointe de Critchfield et Bernard. Attaque au cours de
laquelle Sauzet va subir de violents tirs de l’artillerie allemande
avant d’être occupé par les Allemands.
Au
cours des jours suivants, ce sont les tirs de l’artillerie
états-unienne qui vont se poursuivre et s’intensifier. Les
fantassins américains ne vont pas chercher à déloger les
Allemands de Sauzet préférant pilonner que
donner l’assaut, le front se stabilisant à l’Est de Gaveline.
L’artillerie états-unienne dispose pour cela de moyens puissants
déployés principalement derrière les Grands Abris, dans le val de
Courriol devant Les
Mongis. Les tirs sont déclenchés par leurs observateurs depuis
les hauteurs à l’est du ruisseau de Fond-Davin
ou par les observateurs aériens à bord de Piper-cub. Les Allemands
cherchent à détruire les batteries états-uniennes, soit par des
tirs de contre-batterie, soit en infiltrant des commandos depuis la
combe de Savasse.
Le
25
août, se déclenche l’attaque combinée allemande. Le
secteur de
Sauzet sera tenu dès le lendemain par le 305ème régiment
de Grenadiers de la 198ème
division d’infanterie commandée par le général Richter. Dans
la soirée du dimanche 27 août, la 198ème DI commence à
se désengager pour gagner la RN 7 et reprendre sa retraite. Les
grenadiers du régiment ayant combattu à Sauzet atteindront L’Homme d’Armes
et seront sauvés. En revanche, ceux du 326ème
régiment – engagé entre La Laupie et Bonlieu-sur-Roubion - ayant
choisi de passer par la combe
de Savasse, y seront faits prisonniers avec leur général.
Parmi
les 1169 Allemands tués lors de la bataille dite de Montélimar, 22
l’ont été à Sauzet et 230 à La Coucourde.
Le
repli des troupes de la 19ème armée, par la vallée du Rhône, sur
la rive gauche fleuve est assuré par le Géneral der Infanterie
Kniess, commandant l'Armeekorps LXXXV. Il s'effectue surtout de nuit
(supériorité aérienne alliée) et à partir de points de
regroupement, mis en place dès le 17 août, sur la commune de
l'Homme d'Armes (masquée en partie aux tirs de l'artillerie US), des
Tourrettes et enfin au hameau de Domazane
(ferme Martin-dit-Latour), sur la rive droite de la rivière Drôme
près de gués (le pont de Livron détruit depuis le 17 août par
commando FFI Henri Faure).
La
condition préalable à un rythme de retraite plus élevé est la
réouverture de la RN 7. Le matin du 23 août commence l'attaque de
la 11ème Panzer-Division mais les groupements tactiques composés en
hâte sont trop faibles pour déloger les Américains des hauteurs
voisines de La Coucourde. Une nouvelle tentative de nuit ne réalise
pas la percée. Wiese ordonne aux colonnes qui commencent à
bouchonner de poursuivre la marche vers le nord malgré le feu de
l'artillerie et des mortiers. Cependant le 24 août, le trafic qui
avait repris au cours de la nuit à l'embouchure de la Drôme reste
sous les tirs états-uniens. Après l'échec de l'attaque, visant le
25 août, à repousser, loin de la vallée du Rhône, la 36ème
division du Major général Dahlquist, il faut attendre les durs
combats aux premières heures du 26 août pour que la route soit à
nouveau libérée. Wiese et Botsch, son chef d'état-major, se font
alors pressants pour que le "chas de l'aiguille" soit passé
au plus vite, car ils s'attendent à une nouvelle entrée en scène
de la 36ème division et craignent que les Américains engagent, à
partir de la région de Grenoble, de nouvelles poursuites avec
dépassement dans le but de barrer la vallée du Rhône plus au nord.
La
circulation reprend donc, même en se traînant, sous le feu de
l'artillerie états-unienne : dans le seul secteur de La Coucourde,
jusqu'à quatre groupes (Bataillons) d'artillerie ouvrent le feu.
Sous la protection du 111ème régiment de grenadiers blindés, qui
repousse les attaques sur les hauteurs à l'Est de la voie de
retraite, seules quelques unités de la 11ème Panzer-Division réussissent
à passer le défilé. Les 198ème et 338e
division d'infanterie restent au Sud vers Montélimar.
Le
27
août, la situation redevient plus aiguë lorsque le pont de fortune
lancé sur la Drôme est emporté par une crue et que les gués
équipés de câbles deviennent infranchissables.
De l'avis du général Botsch, qui a lui-même passé le
"chas
de l'aiguille" sous des tirs directs, le Général der
Infanterie Kniess, commandant de l'Armeekorps LXXXV , ne semble pas
avoir encore perçu la gravité de la situation. Wiese le convoque
alors à son PC des Petits Robins pour lui ordonner de se frayer un
chemin, jusqu'à l'Isère, articulé en groupements tactiques.
En
fin
de journée du 28 août, la situation s'aggrave considérablement au
sud du pont routier de Livron. Vers la fin de l'après-midi, le
général Wiese envoie le major Hiltrop, à moto, en liaison auprès
de Kniess afin de lui remettre en mains propres une confirmation
écrite de l'ordre, déjà transmis par message téléphonique :
"Le
général commandant l'Armeekorps LXXXV reçoit l'ordre de retirer en
hâte vers le nord, au-delà de la Drôme, les éléments engagés au Sud
de la Drôme, attendu qu'aux
premières heures du 29, la 11e Panzer-Division ne sera plus à
disposition, ni comme arrière-garde, ni comme protection du flanc
Est."
Il
réplique qu'il est possible de forcer le passage avec les quelques
engins blindés encore disponibles et que les éléments à pied
peuvent se retirer à travers le terrain et à l'ouest de la voie
ferrée, le long du Rhône par le chemin de Gazavel. Il ajoute,
enfin, qu'en toute hypothèse il ne faut pas compter sur un
dégagement ultérieur du défilé de La Coucourde jusqu'à Loriol.
Mais Kniess ne change pas d'opinion.
De
retour au PC de l'armée aux Petits Robins, l'officier de liaison
rend compte au général Wiese de l'insuccès de sa mission. Il
l'informe des possibilités de repli qu'il a exposées au général
Kniess et lui exprime la crainte qu'il éprouve que ce dernier n'ait
pas compris toute la gravité de la situation. Wiese décide de
convoquer les commandants de l'Armeekorps LXXXV et de la 11ème
Panzer-Division au PC du 110ème Panzer-grenadier-regiment, à
Fiancey.
Tard
dans la nuit du 28 au 29 août, Wiese répète à Kniess l'ordre de
se faufiler hors du chaudron, en perçant s'il le faut par
groupements de combat, sans égard pour l'artillerie et les véhicules
à abandonner si nécessaire. Kniess renâcle, le ton monte, la
discussion s'échauffe. Interpellé une nouvelle fois, von
Wietersheim déclare avec vivacité :
"Ma
Panzer-Division se retire aujourd'hui 29 août derrière l'Isère,
sans tenir compte de l'infanterie qui se trouve au sud de la Drôme
où elle couvre le passage ici et meurt dans l'honneur. C'est l'un ou
l'autre !"
Finalement,
à 2h35, Wiese tranche et ordonne :
"L'Armeekorps
LXXXV s'ouvre aussitôt un passage hors du chaudron en direction du
nord. Pour le lui permettre, la 11e Panzer-Division tient, aussi
longtemps que possible, ses positions actuelles sur la rive nord de
la Drôme. Un repli n'interviendra pas avant 12h00."
Pendant
vingt-quatre heures, en dépit d'un matraquage intense par
les chasseurs-bombardiers et l'artillerie, les troupes allemandes
vont continuer à sortir coûte que coûte du chaudron. Par tous les
cheminements possibles, cherchant à se disperser pour échapper aux
mitraillages et aux obus d'artillerie, les grenadiers vont gagner les
couverts de la rive sud de la rivière Drôme, à l'ouest de la voie
ferrée de Loriol, pour rejoindre et passer les gués. Ayant abordé
sur la rive nord, ils cherchent à se rapprocher du Rhône pour
s'éloigner de Livron tenu par les Américains. Lorsque ces derniers
progressent avec leurs chars vers le quartier de Domazane,
le chaudron se referme inexorablement et définitivement. Les
dernières tentatives d'échappées échouent, en particulier au
quartier de la Massette.
Toutefois,
la manœuvre, que le général Wiese qualifiera plus tard
"presque de miracle", réussit. Le 30 août le
gros des troupes de la 11e Panzer-Division et de l'Armeekorps LXXXV
est au nord de la rivière Drôme. Et, quelques jours
plus tard, 130 000 de ces hommes de la 19ème armée vont atteindre
la porte de Bourgogne.
Ce
résultat "favorable contre toute attente" est dû au
savoir-faire des officiers et à la grande endurance des soldats
allemands desquels furent exigées des marches presque surhumaines.
(*)
Pierre Balliot, né en 1937, est colonel
honoraire.
Après son admission à la retraite, il dirige une agence d’affichage
publicitaire puis sert bénévolement pendant dix-sept années au
sein d’une organisation non gouvernementale internationale à but
humanitaire. Il a étudié particulièrement la bataille dite de
Montélimar d’août 1944.
Auteur
du livre
« Le
chaudron :
chronique des combats sur la rive gauche de la moyenne vallée du
Rhône du 21 au 30 août 1944 : bataille de Montélimar
(**) un témoignage parle d'abandon des chars par les tankistes qui ont été tués.
Voir
aussi film sur la bataille
de Montélimar et autres documents notamment sur le 4e bataillon AS
(sources : le DVD
«La Résistance dans la Drôme - le Vercors»).
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ANNEXE
Source AERI (cliquez) et PDF ici
Constitué à Guisans par décision du commandant FFI de la Drôme, le 4e
bataillon AS (Armée secrète) est placé sous les ordres du capitaine Charles Bernard, un officier d'active ayant
rejoint les FFI en juillet
1944 dans les bois de Marsanne.
Le bataillon comprend un état-major avec le sous-lieutenant
Herlem
(adjoint au chef de bataillon), l'aspirant Montmaneix et 86 hommes ; la
7e compagnie, commandée par le capitaine Bonfils, effectif de 140
hommes, stationnée à Châteauneuf-de-Bordette ; la 8e compagnie,
commandée par le capitaine Rigaud ("Georges"), effectif de 162 hommes, stationnée au Bridon ; la 13e compagnie commandée
initialement par le
capitaine Matout puis par le lieutenant Didio, effectif de 152 hommes,
stationnée à Aubres ; la 14e compagnie, commandée par le capitaine
Apostol, effectif de 164 hommes, stationnée à Guisans ; la 17e
compagnie, commandée par le capitaine Vernier "Valières", effectif de
240 hommes, stationnée à Marsanne ; le corps-franc, commandé par le
lieutenant Rives, effectif de 74 hommes, stationné à L'Estellon puis à
La Répara. Il compte dans ses rangs les officiers parachutés André
Battu, Gérard Bonduel, Marc Copperie, Gérard Lepoutre, François
Luciani, Marcel Max, Robert de Morris et Jean Runel.
Dès sa constitution, le bataillon installe son PC avancé à Autichamp et
son PC arrière à Pont-de-Barret. Les compagnies rejoignent leurs zones
de déploiement : la 7e compagnie à Divajeu, la 8e compagnie au défilé
du Bridon sur l'axe de La Bégude-de-Mazenc à Dieulefit, la 13e
compagnie à Saint-Denis (hameau de Grâne), la 14e compagnie à Rouveyre
(hameau de Grâne), la 17e compagnie et le corps-franc restent sur leurs
anciennes positions respectivement en forêt de Marsanne et vers
Auriples et La Répara. Le 13 août au soir, le capitaine Bernard reçoit
l'ordre de commencer les opérations de guérilla dans le quadrilatère
délimité par la RN 7 à l'ouest, la RN 93 au nord, la forêt de Saoû à
l'est et la D6 au sud.
Le 21 août, contact est pris avec le chef du bataillon états-unien,
dont le PC (poste de commandement) est installé au château de Condillac, une jeep radio est
mise à disposition du capitaine Bernard qui décide d'installer son PC avancé à 400 mètres au nord de Sauzet (Gaveline). Deux compagnies sont
désignées
en accompagnement des Américains (notamment à Savasse).
Très éprouvé, le bataillon se voit accorder, le 25 août, du repos en
forêt de Saoû où il s'installe.
Le
4ème bataillon AS Bernard participera ensuite à la reprise de Sauzet.
Sa 13ème compagnie Didio et la compagnie Pons patrouillent vers
Mirmande et harcèlent les troupes en retraite, le long de la RN 7, vers
Cliousclat.
Dans la soirée du 28 août, le bataillon avec le 3ème bataillon AS Bosc investissent Montélimar
par le Nord et les FTP du régiment Girard par le Sud. Le même jour, le
Generalmajor Richter commandant la 198ème division d'infanterie
allemande sera capturé vers La Coucourde par les Américains 36ème DI avec le renfort de la 3ème DI accompagnée des FFI.
Le 29 août, le bataillon participe à la marche sur Montélimar.
Au cours de ses combats, le 4e
bataillon perd 45 tués et deux blessés. Voir aussi les pertes dans la Drôme cliquez ici
Il est dissous le 12 septembre 1944 pour former le 3e bataillon de la demi-brigade
de la Drôme au sein
de la division alpine FFI du colonel Valette d'Osia.
Présentation
des trois compagnies FFI AS présentes, en tout ou partie, à SAUZET
La
13e
compagnie du 4e Bataillon FFI AS Drôme Sud
Fin 1943, le capitaine Louis
Matout prend l'initiative, en accord avec le chef Didio, des Chantiers
de jeunesse, de recruter des hommes d'âge mûr qui n'avaient pas à se
soustraire au STO et forme un groupe à vocation militaire en vue de
participer aux combats de la Libération.
Lorsque, le 15 mars 1944, le groupement n°33 de Nyons est difficilement
dissous et que le chef Coche, à la veille d'être arrêté par les
Allemands, part dans le maquis, un fort contingent de chefs et de
jeunes rejoint progressivement le détachement de Nyons.
Le 6 juin 1944, jour du débarquement en Normandie, des centaines de
maquisards et de nouveaux volontaires se retrouvent à Nyons sur la
place centrale pour constituer trois unités de combat dont celle de
René Didio. Dès lors, la 13ème compagnie engerbe le groupe recruté par
le capitaine Louis Matout et rassemble un effectif de 152 volontaires
recrutés dans les communes de Condorcet, Curnier, La Motte-Chalancon,
Les Pilles, Nyons, Mirabel-aux-Baronnies, Piégon, Rémuzat, Rousset,
Saint-Maurice-sur-Eygues, Saint-Pantaléon, Venterol et Vinsobres. Cette
unité va nomadiser successivement sur les territoires des communes de
Nyons, Les Pilles, Châteauneuf-de-Bordette, Lachau, Aubres, Grâne,
Sauzet, Die et Montélimar. Début août 1944, la 13ème compagnie est
renforcée par les sous-lieutenants de Morris et Bonduel venus d'Alger
après avoir été formés à l'École spéciale militaire de Cherchell
(Algérie).
Alors stationnée à Aubres, la compagnie reçoit, le 13 août,
l'ordre de
s'installer au hameau de Saint-Denis, situé à 1,400 km au sud du hameau
de Saint-Bardoux sur la D 104 entre Loriol et Grâne, et de commencer
les opérations de guérilla. Le stock de munitions est entreposé et
dissimulé dans les ruines d'un moulin à 50 mètres de la D 104.
Opérations
menées par la 13e compagnie
16
août : Patrouilles de reconnaissance aux abords de la route
nationale 7
et combat contre des éléments ennemis : deux camions ennemis
transportant des troupes sont en feu, aucune perte dans la compagnie.
17 août : En position depuis la veille
avant le pont de Grâne, près du
cimetière, sur la rive gauche de la Drôme, avec la mission d'interdire
à l'ennemi d'aller à Grâne et à Allex. La section Bonduel est attaquée
à quatre heures par une section de Feldgendarmes arrivés par Allex.
Vers dix heures, une colonne allemande composée de 50 cyclistes et de
140 hommes portés sur sept camions et deux VL, remontant du sud vers le
nord, ne parvient pas à forcer le passage. La colonne fait demi-tour en
laissant 40 Allemands tués sur le terrain. Après ce combat de plusieurs
heures, la compagnie compte cinq tués et huit blessés. L'ennemi ayant
reçu des renforts, la compagnie se replie et se porte à 500 mètres au
sud de sa position en direction du hameau de Rouveyre.
18
août : Patrouilles de contact jusqu'aux abords de Livron et de
Grâne.
19 août : Deux fusils-mitrailleurs
ouvrent le feu sur un avion allemand
qui survole les positions à basse altitude.
20 août : Ordre est donné à la compagnie
de se porter sur la route de
Grâne et de contrôler toutes les bifurcations de route à l'est du
village.
21 août : Occupation de Savasse.
22 août : En protection de chars
états-uniens à Sauzet, la 13ème
compagnie est attaquée, au cours de la nuit du 22 au 23,
par des chars
et des grenadiers de la 11e Panzer-Division. Après un combat de rue de
plus de deux heures, l'ennemi se retire laissant sur le terrain une
voiture de liaison et trois tués dont le Major Weicke, du 15e
Panzer-Regiment. Les États-Uniens perdent deux tués et deux de leurs
chars sont détruits au canon à bout portant. La compagnie relève quatre
morts et quatre blessés puis se regroupe dans le lit du Roubion.
23 août : Sur ordre et en présence du
lieutenant-colonel de Lassus, le
capitaine Matout et le sous-lieutenant de Morris, effectuent une
patrouille dans Puy-Saint-Martin tenue par les Allemands. La compagnie
s'installe en défensive sur les hauteurs au nord de Sauzet.
24 août : La
ayant retiré ses chars destroyers, le capitaine Bernard, donne l'ordre
à son bataillon de se replier vers Notre-Dame de Fresneau et Marsanne.
25 août : A la demande
des Américains, le 13ème compagnie se porte en protection de
l'artillerie US, en direction de Roynac et Puy-Saint-Martin.
26 août : Très
éprouvée, la compagnie se voit accorder un temps de repos en forêt de
Saoû.
28 août : Mouvement sur
Die pour y installer un camp de prisonniers de guerre.
4 au 12 septembre : la
compagnie recense les matériels pris ou abandonnés par l'ennemi sur la
route nationale 7 et dans les secteurs de combat.
12
septembre : dissolution de la 13ème compagnie.
La
14e
compagnie du 4e Bataillon FFI AS Drôme Sud
Initialement,
le lieutenant de réserve Alexandre Apostol commande la
14ème compagnie AS à Gumiane avec
pour zone d'action le secteur délimité par
Saint-Nazaire-le-Désert, Volvent, La Motte Chalancon et Guisand.
Après la constitution
du 4ème bataillon AS, la 14ème compagnie prend sa position de combat au
hameau
de Rouveyre, enchâssé
entre les
serres de Chabanas, de Trémoulet et de l'Ubas, sur le
territoire de la commune de Grâne. À cet
endroit, il est possible de surveiller
et, le cas échéant, d'interdire à l'ennemi d'accéder à la forêt de Marsanne par la D204
soit en
venant de Mirmande par la
vallée de la Teyssonne, soit
depuis la D104 par
le hameau de Saint-Bardoux ou par Grâne. Au cours
du mouvement, la compagnie doit
abandonner un camion de cinq tonnes Chevrolet, une camionnette gazo-bois et une
camionnette Chenard de 500 kilos,
ces véhicules sont remorqués au parc auto de Bourdeaux pour
réparations. Quand, le 13 août, l'ordre
est donné au lieutenant Apostol de
commencer les opérations
de guérilla,
il
commence par lancer des reconnaissances de la route
nationale 7, de la départementale D6 de Montélimar à Auriple et du
village de Mirmande.
Opérations
menées par la 14e compagnie
16 août : Au cours d'une patrouille de
reconnaissance, deux miliciens présumés, les époux M., sont mis en état
d'arrestation.
17 août : Lors du repli
de la 13ème compagnie Didio vers Rouveyre, la 14ème compagnie en assure
la couverture par le feu de ses armes automatiques. Toutes les sections
se déploient sur les points hauts dominant le cantonnement.
18 août : Le deuxième
classe Georges Berthaud, tireur FM (fusil-mitrailleur), abat un Junker
82 (avion léger d'observation). Une moto Peugeot de 350 cm³ prise à
partie lors d'une reconnaissance dans les environs de Grâne, est
perdue.
19 août : Une opération
combinée avec la 17ème compagnie permet de détruire, à la grenade
Gammon sur la route nationale 7, un camion et deux voitures légères. Un
convoi de 450 camions est immobilisé pendant une heure et demie sans
perte pour la compagnie. Attaqués en plusieurs endroits à la fois, pris
de panique, les Allemands se tirent les uns sur les autres.
20 août : Coup de main
sur la N 7, à hauteur de Saulce, destruction d'un camion ennemi.
L'action menée à la jointure de deux convois sème la confusion dans les
colonnes. Pendant trois quarts d'heure les Allemands échangent des
coups de feu.
21 août
: Arrivée des premiers éléments états-uniens, prise de contact.
Progressant vers Montélimar, la compagnie occupe Savasse. Pendant la
nuit, le caporal Bompard est tué par une rafale d'arme automatique
ennemie.
22 août : En protection
de chars états-uniens à Sauzet, la compagnie est attaquée, au cours de
la nuit du 22 au 23, par des chars et des grenadiers de la 11e Panzer-Division.
Après un combat de rue de plus de deux heures, l'ennemi se retire,
laissant sur le terrain une voiture de liaison et trois tués dont le
Major Weicke, du 15e Panzer-Régiment. Les États-Uniens perdent deux
tués et deux de leurs chars sont détruits au canon à bout portant. À la
compagnie, deux FFI sont tués (4 tués dans les autres compagnies)
23 août : Installation en position défensive sur
les hauteurs au nord de Sauzet.
24 août : La 36e DIUS
ayant retiré ses chars destroyers, le
capitaine Bernard, donne l'ordre à son bataillon de se replier.
Restée à Savasse, la section hors rang est obligée de se replier sous
un violent bombardement et des feux croisés d'infanterie, quand la
majeure partie de la compagnie amorce son mouvement de repli vers
Rouveyre. Une de ses sections est mise à la disposition du commandement
états-unien pour franchir le Rhône et effectuer des destructions dans
la région de Cruas.
25 août
: A 15h10, la compagnie, qui vient d'arriver à Rouveyre, est surprise
en pleine installation par l'irruption d'infanterie ennemie précédée
d'engins blindés de la 11e Panzer-Division. Le caporal Bonnard et le
deuxième classe Ducros sont tués, et le chef de section Élie
Bertrand
grièvement blessé voir ci-après.



|
Élie Bertrand, sous-lieutenant
Chef
de section de la 14e compagnie AS Apostol grièvement blessé sur le
plateau de Chabanas au Sud-Ouest de Grâne le 25 août 1944.
Le
25 août 1944, le sous-lieutenant Élie
Bertrand (*) rapporte au
commandant du 4e bataillon AS les circonstances de la mort du
caporal (et de sa propre blessure) au cours de
l'embuscade tendue par
les Allemands sur le plateau de Chabanas près de Grâne.
"Pierre Balliot dans son livre le Chaudron relate (Page 147, en tête du 8ème
chapitre) l'attaque Allemande de la Panzer-Aufklärungs-Abtei-
lung 11 et reproduit in extenso le compte-rendu du s/Lt. Bertrand."
Citation à
l'ordre de l'Armée
"…
Officier d'un mordant
exceptionnel a, au cours des opérations du 24 au 25 août 1944 à Sauzet,
fait
preuve du plus grand calme au combat. Grièvement blessé par un char
ennemi a
réussi à rejoindre les positions de mitrailleuses situées à 1km 500 en
arrière
pour prévenir de la présence de l'ennemi, avait déjà pris part à un
coup de
main effectué le 20
Août 1944
au matin , sur la Nationale 7 … »
Cette citation comporte l’attribution
de la Croix de Guerre
avec
Palme.
Fait
à Paris, le 4 septembre 1945
Signé DE GAULLE
|
26 août : Très
éprouvée, la compagnie se voit accorder un temps de repos en forêt de
Saoû.
28 août : Protection du
défilé du Pertuis par la compagnie dont deux sections sont mises en
surveillance des routes du secteur La Répara-Crest.
La compagnie participe au recensement des matériels pris ou abandonnés
par l'ennemi sur la route nationale 7 et dans les secteurs de combats
du 29 août
au 12 septembre.
3 septembre : Prise d'armes par les FFI à Montélimar sous le
commandement du commandant Giry.
12 septembre :
Dissolution de la 14ème compagnie ainsi que le 4ème Bataillon AS. Pour former le 3e bataillon de
la demi-brigade de la Drôme au sein de la division alpine FFI du
colonel Valette d'Osia.
L'Écusson (ci-dessous) de la 2ème demi-brigade de la Drôme a été
réalisé en septembre 1944 sous l'impulsion du lieutenant-colonel de
Lassus Saint Geniès qui en avait émis le souhait lors d'un repas avec
son état-major à Valence.
Le Patriote de la Drôme du 15 septembre 1944 s’en fait
l’écho : « Croix de Lorraine avec, en surimpression, deux balais
d’argent sur fond de gueule et Drôme en azur. Qu’est-ce ? Simplement
l’insigne du Régiment FFI Drôme. A bon entendeur, salut ! ».
Réalisé
localement en étoffe, il est porté par les FFI de la demi-brigade en
haut de la manche gauche. Il continue à être porté par les anciens de
la demi-brigade lors de son intégration dans le 159ème RIA.
Le 8 et 9 octobre 1944 : douze hommes venus des maquis drômois
tués à Lanslevillard (Haute Maurienne en Savoie). Accès fiche AERI
La
17e
compagnie du 4e Bataillon AS FFI Drôme Sud


Monument édifié par le maquis Caillet sur la route allant de Mirmande à
Marsanne.

La colline des combats d'août 1944
Au
premier plan la colline cote 292, le quartier Milune, l'autoroute A7,
la colline de Savasse dont le sommet, à gauche, au sud, culmine à 388 m
. La cote 300, lieu de combat au corps à corps, dans l'inflexion de la
crête. Au 4e plan, le sommet des aéroréfrigérants du CPN de Cruas. Le
Rhône, au pied du flanc occidental de la colline de Savasse n'est pas
visible ainsi que la voie ferrée et la route nationale 7 situées dans
ce défilé. Au dernier plan, les collines de l'Ardèche, entaillées
de carrières pour fabriquer chaux et ciments.
Sud
de la trouée de Savasse
L'autoroute
A7 évite le rétrécissement de la vallée du Rhône à partir de la
Coucourde.
Tenu sur un cahier d'écolier, par le lieutenant Brunet, le
journal de marche de la 17ème compagnie AS indique la composition de
l'unité lors de sa création le 25 mai 1944 :
"60
éléments AS, 30 FTP, 20 sédentaires à La Coucourde et le maquis refuge
Caillet à Mirmande."
Lors
de la dissolution, la revue d'effectifs atteste la présence, dans les
rangs, aux ordres du capitaine Gaston Vernier ("Gaston Valière") : des
lieutenants Adrien Brunet, Paul Culty, Ducatez ("André"), et Michel ;
des aspirants Caillet, Ferrier, Gérard, Sylvestre et Jouve ; de
quatorze sous-officiers, dont cinq adjudants et neuf sergents-chefs ou
sergents ; et de 230 hommes de troupe, dont dix brigadiers ou caporaux.
Les premières armes, dont la compagnie dispose, proviennent d'un
parachutage reçu le 2 mai en forêt de Marsanne et d'une attribution
accordée le 8 juin par le "capitaine Alain".
Le
6 juin 1944, marque l'entrée en action des groupes de dynamiteurs
Fayette et Roux. Au cours du trimestre, la voie de chemin de fer de la
rive gauche du Rhône va sauter de temps à autre avec plus ou moins de
dégâts dans le secteur compris entre Châteauneuf-du-Rhône et Loriol.
Ainsi, le 10 juin, l'équipe Fayette la fait sauter à la hauteur du
château des Roches alors que l'équipe Tisserand la coupe à hauteur de
Gournier.
Le
20 juin 1944, les Allemands stationnés à Montélimar attaquent le maquis
aux Grands Rigaux entre Mirmande et Marsanne.
Le
13 août, le capitaine Bernard, commandant le 4ème bataillon AS,
diffuse
l'ordre de commencer les opérations de guérilla. Un coup de main est
décidé pour le lendemain, sur la route nationale 7. L'action va être
commandée par le lieutenant André Battut ("Beaumont"), parachuté à
Comps. Le "capitaine Gaston" demande des volontaires dans les trois
sections. Cinquante hommes sont choisis. Le départ a lieu à 21 heures,
l'arrivée sur le lieu de l'embuscade est prévue à 3h30 du matin. Michel
Poniatowski, sergent à la section Muelle du 1er bataillon de choc, se
souvient de la préparation de cette équipée :
...
heureusement "Beaumont" est là. Je me suis entendu
avec lui, il prendra un groupe de la section et se postera à la hauteur
de la tête du convoi qui, à en juger par leur passage quotidien,
devrait s'étirer sur un kilomètre environ. Il donnera le signal du tir,
le reste de la section viendra avec moi à quatre cents mètres en
arrière. La 17ème compagnie s'installera entre nous, mais ils n'ont pas
d'armes de portée suffisante, seulement des grenades à main et des
Sten. Ils ne sont un danger que pour nous si, involontairement, ils
nous tirent dessus. Prenez ce qu'il y a d'armement un peu lourd, nous
serons à une distance de cent à cent cinquante mètres de l'objectif.
Avec Muelle, nous sélectionnons et vérifions l'armement nécessaire :
trois fusils-mitrailleurs, les fusils lance-grenades, des mitraillettes
Marlin à longue portée et nos précieuses carabines. C'est vraiment
dommage, me dit Muelle en regardant les FFI jouer joyeusement au
ballon, la plupart sont des garçons courageux et patriotes mais sans
valeur militaire. En trois mois d'entraînement et de discipline, on
pourrait en faire des soldats d'excellente qualité."Finalement,
l'embuscade réussit mais le bilan varie selon le sources :
attaque du convoi à 6 heures, résultat : "quatre camions démolis,
pertes chez nous néant" dans le journal de marche de la compagnie ; "le
corps-franc exécute un coup de main dans la région de Savasse, en
coopération avec la 17ème compagnie et le groupe du capitaine Battut
("Beaumont") de la section de choc, résultats : cinq camions et deux VL
chargés de troupe sont anéantis" dans le rapport du capitaine Bernard ;
"l'attaque a eu des résultats : huit véhicules allemands ont été
détruits, et, si notre section n'a subi aucune perte, l'ennemi déplore
une quinzaine de morts et une trentaine de blessés", écrit Michel
Poniatowski dans ses mémoires.
18
août, le lieutenant Gérard change de position et se rapproche de
Marsanne où il est affecté à l'état-major de la compagnie ; le
lieutenant Sylvestre (officier d'artillerie en 1914-1918) devient chef
de la 2ème section. Sont proposés : les lieutenants André et Gérard,
pour être cités à l'ordre de la Division ; l'adjudant
Vaubournaud, les soldats René Fayette, Paul Fayette, Ofanidès,
Sallenave, Pierre Gontard, Louis Gontard, Trefoulet et Vernedi, pour
être cités à l'ordre du Régiment ; l'adjudant-chef Jouve pour le grade
de sous-lieutenant.
19
août, la compagnie participe avec la 14ème compagnie à l'attaque
d'un
convoi de 450 camions sur la route nationale 7. Sa section détruit
trois camions et un VL sans aucune perte humaine.
20
août à 5h45, le lieutenant Gérard, commande un coup de main sur
un
convoi de quatre camions en détruisant trois camions ainsi qu'une
voiture légère, sans subir aucune perte.
21
août, à 17 h, départ de la compagnie pour le vieux Savasse. Le
lieutenant Ducatez se dirige avec une patrouille vers la route
nationale 7 et rend compte : "Sommes à 200 mètres Nationale 7 disposés
sur crête dominant carrefour routes vers Condillac et Sauzet. Avons
harcelé un convoi égaré sur la route de Sauzet et combiné notre action
sur crête indiquée. Circulation de camions arrêtée. Envoyé patrouille
de trois hommes. Compte rendu patrouille : dégâts occasionnés à deux
camions, motocycliste abattu, entendu cris de nombreux blessés. Poste
allemand se replie. Mitrailleuse en mauvais état. À 19h30, la section
rejoint Savasse.
22
août, la compagnie rejoint Condillac et prend position face à la
route
nationale 7. Le lieutenant Sylvestre et le sergent Fred Soulas sont mis
à la disposition des artilleurs états-uniens. Fred Soulas, de la 3ème
section, est détaché comme guide et interprète à la Battery C du 59th
Armored Field Artillery Batallion, commandée par le captain Arthur A.
Hopkins. Trente hommes de la section du sergent-chef Coutaud sont
dirigés vers La Coucourde avec des mitrailleuses états-uniennes.
Mouvement vers Marsanne et Sauzet avec prises de positions dans les
collines proches du village. Vingt-cinq hommes commandés par les
lieutenants André et Ducatez se rendent au village avec des FM sur des
positions désignées par les États-Uniens pour y protéger trois de leurs
chars. Les trente hommes, installés depuis deux jours en protection des
mitrailleuses lourdes près du PC de la TFB à Condillac, restent sur
place à la demande des Américains. Au cours de la nuit du 22 au 23, la
section ainsi que la 13ème compagnie sont attaquées par des chars et
des grenadiers de la 11e Panzer-Division. Après un combat de rue de
plus de deux heures, l'ennemi se retire laissant sur le terrain une
voiture de liaison et trois tués dont le major Weicke, du 15e
Panzer-Regiment. Les États-Uniens perdent deux tués et deux de leurs
chars sont détruits au canon à bout portant.
23
août, la compagnie tient ses positions dans le triangle
Condillac,
Marsanne et Sauzet.
24
août, les troupes de la 11e Panzer-Division avancent en
direction de
Marsanne et Cléon d'Andran. À Sauzet et à La Laupie s'engagent de
violents duels. En fin de journée, la compagnie rejoint le camp de la
source du Fayard. Le lieutenant Gérard et le soldat Sallenave partent
en mission de renseignement à Montélimar. Faits prisonniers, ils sont
soumis à un interrogatoire de cinq heures. Heureusement, ils
parviennent à s'échapper lors d'un opportun bombardement par
l'artillerie US. À leur retour à la compagnie, à deux heures, ils
rapportent de précieux renseignements sur les batteries Flak installées
sur le plateau de Narbonne en lisière nord de la ville.
25
août, reprise des observations sur la RN 7. Des trains quittent
encore
la gare de Montélimar. Les Allemands lancent des tirs de barrage sur la
route Condillac - Marsanne alors que, plus au nord, à la source du
Fayard, entre les Grands Rigauds et Combemaure, où des sections sont en
repos, une progression d'infanterie ennemie précédée d'engins blindés
de la 11e Panzer-Division est signalée. L'ordre de repli sur la forêt
de Saoû est donné.
26
août à 2h30, la compagnie est à nouveau alertée et doit se
mettre à la
disposition des troupes états-uniennes. À 15h30, une section gagne un
point situé au sud de Marsanne pour y tenir des positions. Sont
proposés : les lieutenants André et Gérard, pour être cités à l'ordre
de la Division ; l'adjudant Vaubournaud, les soldats René Fayette, Paul
Fayette, Ofanidès, Sallenave, Pierre Gontard, Louis Gontard, Trefoulet
et Vernedi, pour être cités à l'ordre du Régiment ; l'adjudant-chef
Jouve pour le grade de sous-lieutenant.
27
et 28 août, avec beaucoup de prudence la compagnie accompagne
l'infanterie états-unienne et atteint Montélimar vers 20 heures, le 28
août.
29
août, participation à la prise de l'ennemi en tenaille vers le
Logis
Neuf et Saulce.
31
août, dès la libération de Valence, la compagnie quitte ses
positions,
s'installe à la caserne Saint-Martin de Montélimar et apporte son appui
au Comité local de libération pour le maintien de l'ordre, la propreté
de la ville et la surveillance des collaborateurs ennemis à l'intérieur.
3
septembre, grand défilé devant le théâtre en présence de
Monsieur
Chancel, représentant du préfet Pierre de Saint-Prix, du
lieutenant-colonel "Legrand", et de Messieurs Besson, Crozier,et
Spezini du Comité local de libération.
Les FFI de la 17ème compagnie, dont les deux tiers sont des Montiliens,
ne cachent pas leur joie d'être applaudis par la population en liesse.
4
au 12 septembre, participation au recensement des matériels pris
ou
abandonnés par l'ennemi sur la route nationale 7 et dans les secteurs
de combat.
12
septembre, dissolution de la 17ème compagnie.
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Août 44
à Sauzet
«Août
44 à Sauzet»
est une évocation mémorielle parfois tragique, mais souvent teintée
d'humour de personnes qui ont vécu cette semaine du 21 au 28
août à Sauzet.
Situé dans une zone de combats où s'affrontent la 19e
armée allemande et les troupes US accompagnées des FFI, ce
village a été un enjeu important dans la
bataille dite de Montélimar.
Voir article de presse de cette soirée "Août 44 à
Sauzet"

Contenu du DVD :
- Un diaporama et une vidéo (*)  de 36 mn «Témoignages
et récits» . Pour écouter l’introduction . Vous pouvez de même accéder à l’exposé de Pierre Balliot relatif notamment aux combats sur sur Sauzet cliquez ici ;
- Des animations et une vidéo de 4 mn sur «La
bataille dite de Montélimar».
- vidéo et textes sur cette bataille sur http://micolline.blogspot.com.
Voir aussi Alliés et FFI.
montrant notamment, sur fond de cartes, les
mouvements des différentes unités combattantes engagées dans cette bataille, du
20 au 29 août 1944;
- Une vidéo (de 2 mn 10) «Hommage à la famille Soffray» de Sauzet qui a recueilli et protégé deux enfants juives
avec articles de presse et Recueil de
Souvenirs de l’Amicale des Anciens Combattants ;
- Une vidéo (de 2 mn 17) «Commémoration de la libération de Sauzet» en 2004 auprès de la stèle
de la Libération inaugurée à cette occasion cliquez ici.
- Une vidéo (de 3 mn 55) sur nos réalisations et une centaine de documents PDF
Par ailleurs, un lexique et des références
bibliographiques et adresses de sites, permettent d’accéder à une terminologie
particulière et d’élargir ses connaissances relatives à la Seconde Guerre
mondiale.
(*) seulement accessible sur DVD ou Carte SD (carte mémoire amovible)
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Nota : les textes soulignés et/ou surlignés sont des liens cliquables
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